pare-vapeur versus pare-air
La base en enveloppe de bâtiment est certainement la compréhension de ces deux fonctions déjà présentées dans un article précédent concernant les 6 fonctions de l’enveloppe. Ces deux fonctions pare-vapeur et pare-air font parler d’elles régulièrement et pourquoi? Parce qu’ensemble, elles ont fait et font plus de dommages que l’ensemble de toutes les autres fonctions de l’enveloppe de bâtiment.
Qui sont-elles vraiment et quels rôles si importants jouent-elles dans l’enveloppe? Et que faisons-nous maintenant avec tous les bâtiments existants déjà construits depuis des centaines d’années? Et que dire des nouveaux bâtiments et de leurs concepteurs? Ont-il les connaissances, savent-ils comment les appliquer, les entrepreneurs suivent-ils ces connaissances? Voici toutes ces questions que nous sommes en droit de se poser et peut-être de trouver certaines réponses judicieuses. Commençons par expliquer la différence entre les deux fonctions : pare-vapeur et pare-air.
Pare-vapeur
C’est la fonction qui retarde le passage de l’humidité intérieur par diffusion au travers des matériaux des murs extérieurs.
Pare-air
C’est la fonction qui sert à empêcher l’air extérieur de s’infiltrer à l’intérieur et à empêcher l’air chaud et humide intérieur de s’exfiltrer vers l’extérieur au travers l’enveloppe (enveloppe comprenant ici : fondations, murs, ouvertures, fenêtres, toits).
Vous comprendrez que l’importance de ces deux fonctions grandit en relation avec le taux d’humidité relative existant dans un immeuble. Pourquoi? Eh bien, voici la comparaison entre les deux fonctions :
L’humidité (air chaud et humide) qui traverse les matériaux d’un mur extérieur par diffusion donc au travers les matériaux dans une période de temps donnée et à une pression donnée serait environ 230 fois plus faible que l’humidité (air chaud et humide) qui s’exfiltrerait par un trou d’environ 625mm2 (1 pouce carré) dans les mêmes conditions. De façon imagée ceci pourrait dire que si l’air qui sort de cet orifice est très humide on pourrait avoir une énorme quantité d’eau (5, 10, 15 kg) qui condenserait dans le mur extérieur en moins d’un mois. Toute cette eau ferait un dommage certain à l’enveloppe.
Mon ami et collègue Richard Quirouette a écrit en 1985 sur ce sujet un magnifique document de 14 pages que tous devraient lire : « Richard L. Quirouette, IRC, BPN 54F, juillet 1985, ISSN 0830-8268, Conseil National de Recherches Canada 1985 ».
Il est donc certain que dans la situation d’un édifice ayant un haut taux d’humidité relative comme une piscine, une bibliothèque, un hôpital, etc. que la performance de la fonction pare-air devrait suivre les recommandations du code de construction du Québec en annexe A, article 5.4.1.2.
Je vous rappelle que je nomme ces deux mots comme fonction pare-air et pare-vapeur, car plusieurs matériaux peuvent rencontrer les exigences de performance mais il n’est pas certain que tous les matériaux puissent être assemblés de façon à rencontrer la performance désirée compte tenu de plusieurs facteurs humains ou techniques. C’est ici que se continue le rôle du concepteur des détails de construction.
N’oubliez pas que pour réaliser des bons détails efficaces techniquement, scientifiquement, il est essentiel de bien comprendre les bases simples des 6 fonctions de l’enveloppe. Nous utilisons ces principes tant pour la création de détails de construction que pour l’analyse des différents démantèlements que nous réalisons lors de nos expertises. Nous avons conçu cette méthode qui est simple et efficace pour que tous les corps de métier puissent la comprendre et l’utiliser (architecte, ingénieur, entrepreneur, ouvrier, gestionnaire, propriétaire, etc.).
Pour une meilleure construction